Projet Ado avance ensemble: l’ABBEF et ses partenaires discutent des résultats d’une étude sur l’interruption sécurisée de la grossesse selon la loi au Burkina Faso.

L’ Association Burkinabè pour le Bien-Être Familial (ABBEF) et ses partenaires se sont réunis le 24 juillet 2025 à Ouagadougou, pour un atelier de dissémination des résultats de l’accès à l’Interruption sécurisée de la grossesse (ISG) selon la loi. Inscrit dans le cadre du projet Ado avance ensemble, cet atelier a pour objectif de partager les conclusions d’une étude sur l’accès à l’ISG, un droit reconnu par la loi dans certaines situations au Burkina Faso. Cette étude a été menée par le cabinet CERRHUD.

À l’ouverture de cet atelier, le Président du conseil d’administration (PCA) de l’ABBEF, M. Saibou KABORE a remercié l’ensemble des partenaires et des parties prenantes pour leur engagement et leur détermination sans faille. Il a rappelé que la cause de l’accès à la santé reproductive est une cause noble, qui requiert la solidarité et la collaboration de toutes et tous.

L’engagement de l’ABBEF et de ses partenaires vise à s’assurer que l’interruption sécurisée de la grossesse, lorsqu’elle est pratiquée dans les conditions reconnues par la loi, devienne une option véritablement accessible pour toutes les femmes qui en ont besoin et qui sont en règle.  « L‘enjeu de l’ISG est crucial, car l’avortement clandestin n’est pas seulement une question morale, c’est une cause majeure de mortalité maternelle au Burkina Faso. Il entraîne des conséquences graves comme des hémorragies, des infections, des pertes de fertilité, et dans le pire des cas, la mort», a-t-il déclaré. Il termine ses propos par un appel à l’action car pour lui, chaque acteur a une responsabilité dans cette dynamique de concrétiser l’accès à l’ISG selon la loi : « C’est en travaillant main dans la main que nous pourrons transformer les conclusions de l’étude en actions concrètes, offrant ainsi aux femmes et aux jeunes du Burkina Faso un avenir où leur droit à la santé est pleinement respecté.»

Vue des participant.e.s de l’atelier 

Dr William NIGNAN, Chargé de l’étude a assuré la présentation des résultats de l’étude, et a éclairé les participants sur les nombreux obstacles qui entravent toujours l’accès à l’ISG et poussent les femmes vers l’avortement clandestin. Sa présentation méthodique a montré que malgré l’existence d’une loi reconnaissant le droit à l’ISG dans des cas précis (tels que le viol, l’inceste ou lorsque la vie de la femme est en danger), l’application sur le terrain reste limitée à cause de la stigmatisation, la peur, le manque de soutien aux femmes. Il a également insisté sur l’importance de déconstruire les tabous et de sensibiliser les populations, pour que le cadre légal soit compris et que les femmes se sentent en sécurité pour faire valoir leurs droits.

Au-delà des présentations de données, la session a été un catalyseur de dialogue qui a permis aux participants de proposer des amendements et de soulever des préoccupations, garantissant la prise en compte de leurs points de vue dans le rapport final de cette étude. L’ensemble de ces discussions se sont faites en présence des représentants du ministère de la Santé, des districts sanitaires locaux, de la Direction de la Santé de la Famille, ainsi que de jeunes volontaires, d’organisations de la société civile et d’organisations non gouvernementales.

À travers la diffusion de ces résultats, l’ABBEF et ses partenaires entendent renforcer les initiatives qui facilitent l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive essentiels pour les adolescents et les jeunes au Burkina Faso.

Photo de groupe des participant.e.s

En rappel, le projet Ado avance ensemble vise à permettre aux adolescent-e-s vulnérables de 10 à 19 ans d’exercer pleinement leurs droits sexuels et reproductifs dans des sociétés qui répondent mieux à leurs besoins en la matière. Il est financé par l’Union Européenne à travers Rutgers International.

Rose J.OUEDRAOGO

Pengd-wendé Sergine Marceline OUANGRAWA (Stagiaire)

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