
L’Association Burkinabè pour le Bien-être Familial, ABBEF a tenu un atelier de formation sur la redevabilité et la gestion des plaintes y compris les Protections contre l’exploitation et les abus sexuels (PSEA), en faveur de ses membres volontaires, du 1er au 4 juillet 2025 à Ouagadougou. Il vise à renforcer les capacités des volontaires, à mieux servir les communautés. La formation a abordé un éventail de thématiques axées sur l’action humanitaire, les Violences basées sur le genre (VBG), la PSEA, le Community Engagement and Accountability (CEA).
Présidée par le Président du Conseil d’Administration, M. Saibou KABORE, La formation a débuté de manière significative avec son allocution. Il a chaleureusement remercié toutes les parties prenantes pour leurs contributions essentielles à la concrétisation de cet atelier. Il a également exhorté les jeunes participant-e-s à approfondir leur compréhension des enjeux liés aux Violences Basées sur le Genre (VBG) et à la Prévention de l’Exploitation et des Abus Sexuels (PSEA), afin de contribuer à l’édification d’un monde plus juste et équitable : « Ensemble, nous pouvons faire la différence ; ensemble, nous pouvons œuvrer pour un monde où la dignité, la justice et le respect ne sont pas seulement des idéaux, mais des réalités vécues au quotidien ». Il termine ses propos en donnant le top départ pour l’ouverture de l’atelier.

Inscrit dans le cadre du projet “Ado Avance Ensemble”, cet atelier de formation a été animé par des experts d’organisations que sont OCHA, UNFPA, DRC et VIAMO. Entre présentations et travaux de groupes, les participant-e-s ont exploré les concepts et principes clés de la PSEA, des Violences basées sur le genre (VBG), de l’action humanitaire et de la Redevabilité envers les Populations Affectées (AAP), qui vise à prévenir et à répondre à toute forme d’exploitation et d’abus sexuels commis par le personnel humanitaire ou les acteurs humanitaires.
De la communication de M. Emmanuel KANSIE, Coordinator AAP (Accountability for Affected Population) du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations-Unies (OCHA), la gestion des plaintes et feedback constitue l’ensemble des processus et procédures mis en place par une organisation pour recevoir, traiter et résoudre les insatisfactions où toutes formes de retour (remerciements et doléances) exprimées par les bénéficiaires/communautés, ou d’autres parties prenantes. Cela inclut la réception et l’enregistrement des plaintes, leur analyse, la recherche de solutions, la communication avec le plaignant, et le suivi pour s’assurer que la situation est résolue de manière satisfaisante. Pour lui, les plaintes sont classées en deux catégories dont les plaintes sensibles qui concernent les plaintes liées au PSEA (exploitations et abus sexuels), aux corruptions, aux détournements de fonds, aux violences physiques et verbales, etc ; la seconde catégorie concerne les plaintes simples. Cette catégorie regroupe généralement les retours d’information de nature plus courante, comme les remerciements ou les doléances non liées à des infractions graves, des appréciations, des demandes d’assistance et de soutien, etc.
Dans la continuité des communications, M. Firmin SOMPOUGDOU, spécialiste MEAL (Monitoring, Evaluation, Accountability and Learning) du Conseil danois pour les réfugiés (DRC), a présenté les mécanismes de plaintes et feedbacks. Selon lui quatre canaux de communication sont disponibles et accessibles à toute personne qui désire avoir des informations ou déposer une plainte. Il s’agit de la ligne verte du Programme Alimentaire Mondial (PAM)-80001209, de l’email confidentiel : Tolerancezero.bfaso@un.org de la plateforme 321 de VIAMO et des comités communautaires de plaintes sur les sites Personnes déplacées internes.
M. Emmanuel KANSIE lors de sa présentation de la mise en place et gestion de plaintes et feed-back
Par ailleurs, tout acteur de terrain étant au service des communautés a le devoir d’être transparent, impartiale et humaniste, à en croire Mme Wendyam KABORE, facilitatrice et membre volontaire l’ABBEF : “pour favoriser un environnement de confiance et de sécurité entre toutes les parties, tout acteur de terrain a le devoir d’être impartiale et transparent pour prévenir les abus, exploitations et harcèlement sexuel. Cette formation est donc un moyen pour nous de revoir notre façon de vivre, de relire les politiques de l’ABBEF pour une meilleure gestion des réceptions de plaintes, de feedbacks par une participation effective de tous”.
Dans la continuité des propos de Mme KABORE ,Présidente du Mouvement d’Action des Jeunes (MAJ/ABBEF) Berenice Erika DABIRE, , a souligné l’impact significatif de cette formation, qui, pour elle permettra une meilleure mise en œuvre de leurs activités au profit des adolescents et jeunes du Burkina Faso : « Grâce à cette formation, nous avons appris à identifier les risques, à mettre en place des mesures de prévention des abus et de l’exploitation sexuelle, et surtout à établir des mécanismes de signalement sécurisés et confidentiels pour les victimes.»
Les jeunes volontaires, les facilitateurs ainsi que le personnel administratif de l’ABBEF ont éprouvé de l’intérêt à cet atelier par leur participation et leur détermination sans relâche à l’égard des communautés.

Pour mémoire, le projet “Ado Avance Ensemble”, vise à permettre aux adolescent-e-s vulnérables de 10 à 19 ans d’exercer pleinement leurs droits sexuels et reproductifs dans des sociétés qui répondent mieux à leurs besoins en la matière. Il est financé par l’union Européenne à travers Rutgers International.
Rose J. OUEDRAOGO
Pengd-Wende Sergine Marceline OUANGRAWA